Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(23)

INVOCATION AU SOMMEIL.


Pour m’épargner les soucis de la vie,
Je voudrois pouvoir seulement,
Dormir sitôt que je m’ennuie.
Divin sommeil, Dieu bienfaisant,
Accorde-moi ce don charmant !
Hélas ! je n’ai plus d’autre envie.
Quand j’aurai près de moi des prudes, des flatteurs,
Un égoïste, un fat, ou d’ennuyeux conteurs,
Que tout à coup, l’aimable rêverie
S’emparant de mes sens me porte à sommeiller !
Cette faveur seroit le bien suprême,
Si je pouvois ne m’éveiller
Qu’à la voix de l’objet que j’aime.


À MON BOSQUET.


Jeunes tilleuls, que je plantai,
Contre l’ardeur du jour prêtez-moi votre ombrage !
Vigne et rosiers, que j’enlaçai
Pour me défendre de l’orage,
Et qu’avec art je cultivai,
Parfumez l’air de ce bocage !
Petits oiseaux que j’élevai,
Égayez ma sombre retraite,
De votre ramage flatteur ;
Et de votre innocent bonheur
Mon âme sera satisfaite ;