Et, pour avoir l’avantage
De rester dans l’esclavage,
Il faut garder au volage
Un cœur dont il ne fait rien.
CHANSON.
Ne voulant pas aimer, je n’osois voir Clitandre ;
À ses charmes, un jour, je craignois de céder ;
J’égarai ma houlette, il vint pour me la rendre :
Il fallut bien le regarder. Bis.
Il s’assit près de moi sous un épais feuillage,
Et reprenant sa lyre, il se mit à chanter ;
Sa voix de Philomèle imitoit le ramage :
Pouvois-je ne pas l’écouter ? Bis.
Il répéta cent fois, si j’ai bonne mémoire :
L’union de deux cœurs est le bonheur parfait !
En ce moment, hélas ! comment ne pas le croire ?
Je sentois ce qu’il me disoit. Bis.
Nous étions seuls alors dans le fond du bocage,
Il tombe à mes genoux, il demande un baiser ;
Je le donnai de peur qu’il n’en prît davantage :
Aurois-je pu le refuser ? Bis.