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ENTRE DEUX RIVES


Novembre 1918.


Louise à Raymond


Il me fait plaisir toujours de recevoir des vues de votre ville comme aussi de vos nouvelles, et je suis contente de vous savoir jusqu’à présent sans aucune égratignure.

Mais j’oublie que l’armistice est maintenant signé !… Les drapeaux alliés flottent au sommet de tous nos édifices, et toute la ville, tous les cœurs sont en fête… Cependant, au milieu de cette joie bien légitime, nous gardons le souvenir attendri de ceux qui ont préparé la Victoire et qui ne l’ont pas vue…

Un de nos poètes canadiens a chanté délicatement l’héroïsme de la Belgique et des soldats de Verdun, et je vous envoie donc les « Lauriers et Feuilles d’Érables » d’Albert Lozeau, ne doutant pas que la lecture de ces vers pourra vous plaire.

Les circonstances nous ont guidés l’un vers l’autre, j’ai su apprécier l’âme belge dans toute sa beauté, et puisse le murmure timide de nos « feuilles d’érables » se mêler toujours harmonieusement aux