Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/440

Cette page n’a pas encore été corrigée

On peut mème accuser notre traducteur sinon d’affectionner les termes ' familiers, communs et bas, du moins de les employer concurremment avec des termes plus nobles, comme s’il ne faisait pas de différence entre

neesse. L`un est devenu tres régulière- courcir, ensnivre, entreseiny : autant de ment ainuge pendant que l'autre devenait vieux mots qui étaient bons et corrects. ainesse. Empron. Il y a dans Godefroy un exemple Aiscment se trouve en vieux francais avec de emprunt (in promptn) au sens de il qui le sens de ustensilc quelconque : aujour- est a la disposition ». d'hui encore, en Franche-Comté et cn Je ne connais pas épcrroyer, mais le mot est Bourgogne : vaisselle. de bonne facture. Alever, fréquent dans les anciens textes. Escourre (excutere),vieux mot qui était tres Applomé. Le vieux francais plommer (formé correct. sur plomb comme plafonner sur plat- Le vieux verbe eslernir (qui existait encore fond), a été refait eu plomber sous l‘in- au commencement du xvu° siècle) a le iluence de Porthographe de plomb. L’Bs- sens de Éf€lldI'€,jO7lC]l€7‘, d'où couvrir. pagnoi dit encore plonmr. « Le flaîrement corrompu, dit Olivier de Airouser qu'emploio Montaigne est plus Serres,se remet par le souvent manier et francais qu'arroser. flairer dela meute. » Ataimer (par ai ou par ei) est un verbe du Gaignage est anssi regulierement forme sur , vieux français. Aujourd`hui encore. en gaigner que azmage sur auncr, etc. Très Bourgogne. et particulierement 51 Cha- f1·équent dans lesanciens textes. tillon, on dit « tu m'étaines ¤ au sens dc La forme gibaeiére se trouve, bien qu'clle de la me casses la tete. Ce verbe se soit moins fréquente que gibccicre. retrouve encore dans les Cùtes—du-Nord. Grivole est dans Remi Uellcau. La préposition à-tout, au sens de avec, n’est Guarir est la vieille forme française :c‘est pas particulière a Castelliou : elle etait guérir qui est extraordinaire. courante au xv·= siècle et encore au xvi". Guaire pour guéres, était Vortliographe pri- Littré en fait venir sans hesitation notre mitive. ' atout, terme de jeu. Grumeler est dans Eustache Deschamps, Ilenisson est la forme populaire correcte ilo dans la Farce de Pal/ielin. C'est encore la bcnedictionem. Il y a une abbaye du d·S« forme picarde du mot. partement de la Loire qui s'appelle encore Sc Guemeizter est un beau mot de l`anciennc la Benissoiz-Dieu. Par fausse étymologie le langue qu’on trouve encore dans Rabe- Dictionnaire dcs Postes écrit La Bénis— lais. sons-Dieu. , (juerdonner, vieux mot employé par Villon. Berrotte. Comparez la forme française pri- ll est qualifié de «« vieux » par Malherbe. mitive berouelte et la forme genevoise (inet apensé est la forme primitive tres cou- actuelle barotte. rante au xv° siècle. Drame. Marot dit aussi bramer en parlant Guin d`œil se rattache ai yuigner, qui se dit des bœufs. Cc mot avait a l‘origiue un encore dans la Suisse romande. sens trés general. Ilerme et lzermi sont de vieux adjectifs qui Buyer. A Coliguy (Ain), buya:lessive.C0m- signifient « inculte, désert ii. Ils ne seni· pai·ezb1uuzfIie1·e. blunt pas être de la même famille qu’her- Coronal. En Bourgogne et en Berry on dit mitage. encore eoronel pour colonel. Ilorée, ou mieux orée est de la même fa- Crcindrc était une bonne orthographe. mille qu'ora_qe. Le mot est dans la Chan— Crêt est la forme masculine de crête. Le son de ltoland. , ' genevois le dit encore, le patois d’Albert- Jct a encore lc sens de a nouvelle pousse ii, ville dit cré, au sens de « petite colline v>. et a eu celui de a marque pour le jeu ». Cressiner se trouve dans une traduction de Le dérivé jeton a hérité des deux sens, Pline de 1577. Comparez crissinou grissin, mais le second seul a persiste. Christine en patois d'Albertville, nom d'une petite de Pisan emploiejeton au sens de ii reje- flùte de pain croquante. ton ii. On écrivait generalement debteur et on Langousle a constamment au moyen age lc prononçait zlclteur, jusqu'au moment où la sens de soulercllc. ' réforme étymologique fit rétablir débiteur. Léaizs est ii la ce que ceans est a ça. Décaler se rattache probablement a caler Le mot maille (latin maeula) est encore au sens de céder (conservé dans le lan- français avec le sens de « tache ronde gage populaire), qui s'employait couram- qui vient sur la prunelle n. ment au xvi° siecle. Jlaitrie et mailrier sont les formes françai- Denzourer alors correct comme plouvoir, ses les plus employées au moyen age. _comme l’est resté mouvoir. Maitrise et maitriser en dérivent, par Ebouffer pour rejaillir, écourser, pour rac- confusion de suftixes.