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396 suimsrmu eAsrELL10N. avait été un des maîtres de la théologie luthérienne; on avait publié ses Loci J/zeclogici ex patribtos et scholasticis ')7,8OZ67`Z·— cisquc collecti. D’un des derniers chapitres de cet ouvrage Bellius ' tire ces quelques mots aussi décisifs que brefs : « L’esprit des chrestiens est doux et clement, il brusle, mais c’est seu- lement du feu de charité (Luc, 9)... « Le seigneur Dieu u’enseigne point de brusler les povres brebiettes errantes et esparses, mais de guarir celles qui sontinlîrmes et malades, et repaistre et engresscr celles qui sont maigres >> 2, etc. Le troisieme auteu1· invoqué était encore vivant, mais sem- blait déja appartenir a la postérité. Ifillustrc hébraïsant Conrad Pellican était encore, a cette époque, malgré ses soixante-quinze ans, une des gloires de l’Église et de l’école de Zurich, et son nom, aussi populaire que vénéré et Bale, y rappelait les luttes ardentes du début de la Réforme. Le pas- sage qu’0n lui emprunte “ est extrait de ses Commenmzhs sur le Nouveau Testament (Mathieu, chap. xni) : .... Les serviteurs qui veulent cueillir les zizanies devant le temps sont ceux qui `estiment que les faux apostres et maistres heretiques doivent estre puniz par glaive et par mort. Le pere de famille ne veut point qu’ils soyent occis, mais souliers si d’aventure ils sfamenderont et soyent con- vertis de zizanies à froments. Que s’ils ne s’amendent ils soyent reservez à leur juge lequel quelque fois les punira .... A ces trois noms qui appartiennent aux premières années f de la Réforme, l’édition francaise de Bellius en ajoute quatre autres moins éminents, mais non sans autorité. Le principal est celui de Gaspar Hédion, le réformateur de Strasbourg, qui venait de mourir (47 octobre 4552) et que Zanchi allait remplacer. En commentant le passage (Math., VII, 45) : « Gardez—vous des faux prophètes >>, Ilédion ajou- tait : _ Ici devons observer la douceur du Christ. Il ne dit pas « punissez ceux i qui sont tels », ne aussi « tuez—les is; mais, dit-il, « gardez—vous d’iceux que ne soyez bleçez ou déceuz et que mal advisez et immuniz tombiez aux embusches d’iceux ». j 1. P. SS de l'éditi0u française. 2. Bèze répond très vaguement qu`il a. entendu parler d’un livre en faveur de sa doctrine _ publié par Urbnnus Rhegius, « homme de grande diligence », mais qu’il ne I’u pas en main (p. 317). A 3. P. SS dc l’éditi0n française.