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336 SEBASTIEN cASrELL10N. , . · 6 " · · y ' encore at te just1fierl S1 tu continues de la sorte, je taban- donne au jugement de Dieu, et je ne vais pas plus loin avec toi. Et pourtant, jtavais résolu de t’assister, de demander au peuple de prier p0u1· toi, espérant que tu l’édifierais. Je voulais rester pres de toi jusqu'a ton dernier so11pir. >> L’i11· fortuné se tut. Il ne pensa plus qu’â1 se préparer a la mort en demandant pardon a Dieu de tous ses péchés et des erreurs meme ( u`il avait Il commettre ar i noranee. F arel I P È insista en vain, il ne fit pas d’autre rétractation. Un peu · apres midi, au mome11t de monter sur l’ÉClltIf«‘].l1(l, il se tourna vers la foule et lui demanda de prier p0u1· lui; lui—meme à plusieurs reprises se joignit avec ferveur aux prieres prc- 11onceeS ar un e s -u1·s . n 111 - >urreau a ac 1a 'p ds ate ‘Ef`lebc l’ttl au fatal poteau, lui mit sur la tete la couronne enduite de soufre et lui passa autour du corps une chaîne de fer oh ` il suspendit deux ou trois volumes qui devaient être brûlés avec leur auteur. On alluma quelques branches; le bois, trop peu sec, prenait mal; les assistants par pitié apporterent des fagots et, quelques minutes apres, du sein des flammes et A de la fumée, on entendit monter une voix qui s`ecriait dou—— loureusement : « Seigneur Jésus, fils du Dieu éternel, aie pitié de 1non ame! » La voix cessa avec la vie du malheureux. Celui qui venait d’expirer n’était pas un malfaiteur, c’étai1; 11n hérétique, un des premiers savants, mais aussi un des plus. hardis du siecle, c’était le médecin Michel Servet. Ainsi s’accomplissaient enfin dans leur sinistre énergie ces paroles prophétiques que Calvin avait écrites ài Fare] plus de sept années auparavant : << Si Servet vient E1 Geneve, pour peu que j’y aie d`influence, jamais je ne souffrirai qu’il en sorte vivant » ’. Nous 11’avons pas et écrire l`histoire de ce procès : elle est aujourd’hui définitivement connue ". Ce qui l’est moins, c’est 1. Tous ces détnils sont littéralement extraits de la célèbre lettre de Furel à Blaarer, du 10 décembre 1553, dont l`0rigiuz1l se trouve à la bibliotheque de Saint-Gall. (Voir Opp. Calv., XIV, p. 692-695.) Q. « Si venerit, modo valent meu mithorîtns, vivuin exire nunquam patiar. » (Lettre de Calvin ii Furcl, 13 février 1546. — Lpriginul autographe se trouve, corinne on sait, à Paris, Biblio- thèque nationale. coll. Dupuy, 102, fol. 3.) 3. M. Tollin, Michel Servet, p02·lz·uit-caractère, ’p. 52, donne la bibliographie complète du