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LA Busca FRANCAISE- 323 plum quœritur przemium. Sed errores quis perspiciat? Ab occultis 'expia. me, turn etium ab cis qua: volens commisi, vindicu tuum me, ne domi- nentur in me : tum integer cro, et à tot peccatis innocens. ltlacte esto hac et oris mei oratione et mentis cogitatione, Jova meum numen atque vindex! · Si l`on cherchait une devise qui convienne a cette traduc- tion latine de la Bible, c`est a Erasme que 11ous la deman- derions, tant Castellion semble s’en être inspi1·é : « ftdetts et · erztcttta stmpltcitas >>. V . , ' ` LA 1111xLE FRANCAISE Au début du protestantisme, en France comme en Alle- magne, il fallait deux traductions de la Bible, l’une en latin, l’autre en langue vulgaire, parce qu’il y avait deux publics, les lettrés et le simple peuple. Comme il avait tout fait pour attirer a la Bible le premier de ces deux publics, Castellion ne negligera rien pour le second. Et d’abord s`il a banni du latin les mots hébreux, il bannira du francais les mots latins. Il écrit tres expressément p0lll' ceux qui n`ont it aucun degré la cultu1‘e classique, les ignorants (qu`·il no1nme comme Calvin les << idiots >> :le terme était courant au xvi° siecle) ‘. « Ayant eu, dit-il, principale- ment égard aux idiots, j’ai usé d'un langage commun et simple et le plus entemtiûte qu’il m’a été possible. » —Il s`ex- plique aussitot : · E pour côte cause, au lieu d’user de mots grecs ou lutins qui ne sont pas entendus du simple peuple, i’ai quelque fois usé des mots françois, quand i'en ai peu trouver : sinon, i’en ai forgé sur les François par nécessité, e les ai forgés tels qu’on les pourra aisément entendre, quand on aura. une fois oui que c’êt : comme serait, es sacrifices, ce mot brulngc, lequel mot i’ai mis au lieu de holocauste, sachant qu‘un idiot n’entend, ni ne peut de long tems entendre que veut dire holocauste : mais si on lui dit que brulage et un sacrifice auquel on brûle ce qu'ou sacrifie, il retiendra bientot ce mot, par la vertu du mot brztler, lequel il entend deia. Autant en dirai-ie de flammage, tteforfuire, volageur, e autres, dêquels vous trouuerés vn petit recueil à la un dela Bible 1. Littré citc ce sens, avec un exemple de`Calvin : « l i1`y n rien en quoy tant les sczzvrzzilx que les idiots soyent plus discordans >·. il. Cest la déclaration rie Certrtins mots, etc,, que M, Douen n reproduit en grande partie dans son etude (Voir notre Appendice, 3* partie); V

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