Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/312

Cette page n’a pas encore été corrigée

294 sEuAsT1EN— CASTELLlON· c'est seulement l’inspiration générale, l’esprit qui l’anime, la méthode qui s’y aflirme, l’exemple donné en plein XVIE siècle ai la science protestante. I LE « MOSES LATINUS >> (1546) ET LE « rsAL1·E1uuM >> (1541) Deux fragments seulement de cette traduction latine des Livres Saints parnrent avant la Bible complète de 1551, le Pentateuque sous le titre de Moses latines (1546), les Psaumes , suivis d’autres chants et prières bibliques, Psalterwm (1547) ‘. De ces deux volumes, que nous n’envisagerons naturelle- ment pas à part ici, puisqu’ils trouveront place dans nos observations générales sur la Bible, — le premier cependant mérite quelques instants d’attention comme point de départ de l’entreprise de Castellion. C’est dans la préface du Moses Zatimts, adressée ai Barthé- lemy Argentier 2 et datée dejuillet 1546, qu’il faut recueillir l’idee première d’ou il est parti, idée que lui-même dépassera bientôt, mais sur laquelle on continuera de le juger pendant des siècles. Quand l’opinion publique est en possession d’une formule simple et commode pour classer un homme ou une œuvre, on n’obtiendra jamais qu’elle y renonce : la formule eut cesser d’etre vraie on s’ tiendra néanmoins indéfini- > Y ment, plutôt que de suivre dans ses évolutions ultérieures une pensée qui se complique. Castellion restera donc pour le grand nombre, j’entends même pour les érudits, le Castalion 1. Rassemblcns lei les dates qui marquent les principales étapes de la publication, fruit de dix ans de travail. Nous avons vu (p. 183) Castellion travailler ai un Nouveau Testament français dès 1514, h Genève. Nous le voyons (p. ‘2-17) publier le Muses latinus en août 1546. Un an après, paraît son Psalterium ou traduction des Psaumes en latin (sept. 1547). En 1550, il vient d’achever la Bible latine et, ecrit-il à Dryander (p. 253), en attendant qu'Oporin l‘imprime, il travaille à la Bible f'r·ançaz’se; il y travaille si vite qu’il pourra, des le prin- temps de 1553, écrire à son ami George Cassander : « J'ui üni ¤. ll attendra deux ans Pimpressiou, qui se fera chez Hervage (elle se termine en mars 1555). Dans 1’intervnlle, Oporin fait une édition séparée de son Nouveau Testament latin (aout 1553), réédite son Psalterium, 1556, et prépare un autre tirage à part qui s’acheve en 1556 : Les livres de Salomon. (Voir, à la (ln de cet ouvrage, la Bibliographie, n'" 5 ai 11.) » 2. Voir ci-dessus, 33, 272 et 275.