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l*0Èl\lES LATINS. Èôü les villages des poésies en langue toscane '.' (Test que l’Arioste et le Tasse ont achevé de gagner la cause de l‘italien. Mais notre auteur n’en tient pas moins pour une « hérésie >> l'opi- nion de « je ne sais quels hommes, pourtant instruits », qui revendiquent 11on seulement légalité, mais la supériorité pour la langue moderne ’. Si l’on pense encore ainsi ài Florence au milieu du xv1° siecle, que sera-ce a Bale l _ A Bale d’ailleurs et dans toute l`Allemagne on a une bien autre raison de s`intéresser ai la poésie latine, a celle du moins que Castellion cultive et qu'Oporin s`applique fi répandre. Répondant ai l'appel de Mélanchtlion, les univer- sités et les imprimeries de la Réforme — avec une confiance que nous ne nous défendons pas. (l’21(llllll‘O1' — entreprenaient . de créer, en latin classique, toute une ·littérature et parti- culierement toute une poésie chrétienne. Nous n’essayerons · pas de retracer ici le mouvement qui de \Vittemberg s`éten— dait jusqifaux dernieres villes protestantes. 'l`heorique1nent le projet n’avait rien d’absurde; il s`appuyait sur une idée juste : lapoésie nait des sentiments et des idées, 11on des mots. Du monde nouveau et presque de l’hommc nouveau que crée la Réforme, comment ne jaillirait-il pas des sources nouvelles d’inspirati0n‘? Cette éclosion d`une moderne poésie, aussi classique que l’autre et plus pure, Mélanchthon y crut et il y lit croire. Lui, ce délicat, ce fin et sévère connaisseur des anciens, il se retrouva dans le meme état d’ame qu`avaient connu cin- quante ans plus tot les hommes de la Renaissance. Le vieil Alde Manuce, publiant pour la premiere fois les ·P0cIm chris- tiani veteres (1502), s’écriait dans sa naïve préface : « Enlin nos enfants vont pouvoir apprendre les belles—leltrcs sans désapprendre les bonnes mœurs! Mais que de peines et que 4 de difficultés pour rendre au monde ces précieux manuscrits : o`est à croire que les demons eux—memes sont intervenus pour entraver une entreprise de si grande conséquence “! » 1. Liliî Gregorii Giymlcli Dialogi duo dc p0z·ti.s· nos/r. temp., p. 100. » 9. Ibid., p. 96. Il. Préface du deuxième volume, Aldus Manutiug |);mi<;lî Clurîo l'arnieusi in nrlie [tha- cusu bonus litems prontentl.