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RELATIONS AVEC FBANQOIS Dll\'ANl)El\. 253 grande traduction de la Bible en espagnol le ramenait sur le continent. C’est évideniment par cette similitude de reve que s’étaient rencontrés et compris le pauvre correcteur et le noble espa- J ` gnol. De leur correspondance, qui avait le ton de l’intimite, deux tres courtes lettres de Castellion nous` ont été con- servées. Nous en donnons le texte dans les pieces annexes de ce volume", non pour ce qu`elles disent, mais plutôt pour ce qu’elles ne "disent pas. Il est difficile de mieux peindre l’homme enfiévré de son œuvre, qui ne s`accorde pas le temps ` de lever la tète et de causer avec l’ami le plus cher. Dans l’un de ces billets (20 juin 15500 Castellion n’a qu‘un mot rapide sur les événements les plus graves de sa vie de famille : sa femme est morte en janvier de1·nier, en lui donnant un , . fils; sa derniere fille, Débora, est morte en mai; deux autres enfants ont failli mourir aussi. « Aujourd’hui, dit—il, je ` me remarie » (20 juin). Et il passe à la grande affaire : sa traduction latine de la Bible est finie, il travaille à la tra- duction française. Dans l`autre (8 aoùt 1550), c`est lui it son tour qui presse Dryander d’avancer : il s’ingénie a mettre it ‘ sa disposition les figures qu’Oporin va faire graver et que Dryander veut reproduire : « Que Dieu te soit en aide! » Et aprèsla salutation rapide d’une famille à l`autrc, il revient it ce qui les intéresse tous deux : « Dans la Bible française j’ai déjà traduit le Nouveau Testament, Job, les Psaumes, Moïse, Josué, les Juges et les Rois. Adieu. >> ‘Moins heureux que Castellion, Dryander ne put mener tt bonne` fin sa grande entreprise : il fut emporté par la peste ai Strasbourg (décembre 4552). . VI , Pendant cette longue période dedétresso, si Oporin fut un ami constant, si plusieu1·s autres IITl])l‘ID]ClJ1‘S3 lui firent bon 1. Voir notre Appendice, correspondance inédite, pieces XXVI et XXVII. · I 2. Ou 1549,·d'après le catalogue des archives de Saint-Thomas que suit M. Bœlxmer. 3. Un de ces imprimeurs devrait attirer particulièrement notre attention, s'il étoit exact, comme l`ont dit quelques hiographes (M0reri,·M:nhly,-etc.) qu'il fut' Bressun et par conse-