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’lS/1 SÉBASTIEN CASTELLION· vous faire juger comn1e il est fidele traducteur, avec ce désir de faire neuf qui le mène ai faire mal la plupart du temps, je ne vous citerai que ce passage, où il est dit :« l'esperit de Dieu qui habite en nous », il ai changé p0Ul` mettre « hante en nous >>; or hanter, en français, ne veut pas dire habzter, mais fréquenter. Cette faute decoher suffirait à elle · · . · • ' I' seule à discréditer tout le livre. Voilà pourtant les 1nept1es quil faut que je dévore en silence ‘. r • 2 ·' » Dans ce detail et dans quelques autres , que Calvin n’a pas su s’absteni1· de remarquer, il n’y aurait eu rien de grave, s’1]. n’y avait la un premier indice de ce double malaise qui wi. de plus en plus grandir entre les deux hommes etles séparer : l’un s’étonne qu’on ne lui témoigne pas une plus respec- tueuse déférencc; l’autre s`étonne qu’on lareclame sous le règne de l’Evangile. · ll L’année 1542 ne devait pas se terminer sans amener de bien plus graves préoccupations. La peste venait d’éclater ' a Geneve. Des le septembre, le conseil avait pris soin de l’hôpital spécial établi a Plainpalais pour les pestiférés“; il y avait installé un directeur et un chirurgien ; le même jour il avait décidé d’inviter les « S” prédicans Et provoystre (pourvoir) l’hospital pestilencial d’un ministre pour consoler les malades ». 1. Viretlui répond le1€) : « De Sébastien, je ne sais que vous écrire, sinon ce que je vous ai déjà dit. Je regrette que vous ayez tant d‘ennuis, in (Ibid., XI, 445.) 2. En voici un autre exemple. l"eu de temps auparavant (2Sjuillet 1542), il s’exeusait auprès de Farel de n'av0ir pas écrit plus tot : il avait compté d‘abord sur Mathurin Cordier, qui devait lui-même servir de lettre vivante, et puis sur plusieurs amis qui avaient annoncé le projet d'aller à Neuchatel, mais, njoute—t—il, ils ont un tort : « C’est généralement quand ils sont déjà prêts et aecoutrés pour le voyage qu’ils viennent m`en faire part et mc demander si j'ai quelques commissions pour vous. Cest ce qu`n fuit. Sébastien qui dernièrement avait projeté un voyage it Neuchatel (lequel ne s'est pas réalisé) : il vient me trouver le soir et me dit qu'il partira le lendemain de grand matin. Orje ne pouvais pas écrire ce même jour sans inconvénient pour ma santé, et je ne me leve pas assez tôt pour qu'il me fût possible de le gagner de vitesse le lendemain matin. Ajoutez que j’avuis un. sermon ii faire. a (Opp. Cale., XI, 417.) 3. Des le début de Pépidémie, les registres en font foi, Castellion seconde activement · Calvin dans toutes les mesures de salubrité à prendre ou à proposer. (Test par exemple « a la requete de maystre Calvin prédicant et de maystre Bastian regent aux escholes » que: le 29 septembre on décide d'enterrcr les pestiférés non plus au cimetière commun, mais dans les terrains attenant û l`liospital pestilentiel : « Vendrcdy 29 septembre 1562. Enterrenzent des corps. Ordonne que à la requestc de maystre Calvin et de maystre Bastian, regent aux escoles, que les corps tant mors de peste que aultrement soyent enterrés à l'l¤0spital pesti·- Iencinl », c'est—à—dire sans doute les corps des malades décédés ii l'hopital pestilcntiel..