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Les « nmnocuns saunas ». H3 qu’ici appliqué a la pedagogie. Les Dialogues sacrés sont le véritable manuel d’instruction morale et civique d’une petite république protestantea l’age héroïque. On n’a jamais mieux soufflé au cœurdes jeunes générations la haine des tyrans, la méûance a l’endroit des courtisans, des grands de ce monde, des juges prévaricateurs, des prêtres persécuteurs : à chaque page, les notes marginales burinent ces sentiments en adages sévères ‘. Le droit de résistance a la tyrannie n’y est pas enseigné, mieux que cela, il y est présuppose a toutes les pages non pas comme un droit mais comme le premier des devoirs. Mais S1 y regarder de plus pres, l’impression qui ressort de ces réflexions semées au cours de la lecture ne s’arrète pas la. Elle est plus générale et plus pessimiste. Ce ne sontpas seule- ment quelques méchants qui abusentdu pouvoir, c`est le pou- voirlui-meme qui corrompt. L’auteur est évidemment pénétré jusqu’au fond de l’àme de certaines paroles de l’Évangile : « Il est difticile ai un riche d’entrer dans le royaume des cieux », et de quelques autres déclarations semblables qu’il prend a la lettre. Les sentemize linales les commentent avec complaisance, È les exagèrent même : « Les savants de ce monde ont coutume de porter envie ai la verité et de la combattre ’. - Les maîtres de ce monde tiennent la vérité pour impie;·et, vaincus par ceux qui leur montrent la vérité, ils les écrasent par la force “. — Il n`y a rien qui résiste plus obstinément a la vérité que les grands de ce monde ‘. — Les meilleures choses sont celles que repoussent le plus les puissants, les gouverneurs des peu- ples ‘. » Quelquefois la même pensée s’exprime par un élan de confiance et d’amour pour les petits de ce monde; ainsi a propos dela veuve de Sarepta: « Les pauvres gens qui meu- rent de faim, voila ceux que Dieu regarde! Les pauvres gens 1. Voir par exemple celles des dialogues ci—npi·ès ; liv. II, Doeg. Elias, « (Tyrnnni ex con- jecturis, crimine non comperte sœpe inscrites dnmnure soient) vv. lloboam. Abimus, etc.; liv. lil, Balthazar 1 u (Mirum est Dnnielem Bnltuznri non nnte omnes divines venissa in mentem prcsertim nb ipsius pntre sic honorntum, sed sic est : falsi vates uulns sic occupure soient ut verornm aut nullu aut certe scru (int. mentio) n; liv. lll, Fornzw: : « (Principes pietntem suis imperiis nnteponi mgerrime ferunt) n; liv. IV, Lepidanlcs, Primatcs, etc. 2. Liv. IV, Czaumta. 3. lb., Stephanus. 4. lb., Gamaliel. 5. Ib., Vmilm-es.