Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

160 SEBASTIEN CASTELLION. III Dans le premier livre, destiné aux plus jeunes éleves,,Cas:· tellion, fidele a la méthode de Cordier —- qui était aussi, nous l’avons vu, celle des maîtres de Lyon ‘, ——- s’attache à mettre la traduction francaise a côté du latin. Et comme le latin lui-même doit être d`une extreme facilité, il y emploie le moins possible de tours sféloignant de la construction francaise. Et il s’en explique presque littéralement dans les mêmes termes que fera plus tard Lliomond dans la préface de son Epitomeï Il sait bien qu’0n lui reprocliera le peu d’élégance de cette latinite; mais, dit—il, avant de parler ele-~ gamment, il faut parler. Voici le premier de ces dialogues. Inutile de faire remarquer que c`etait de beaucoup le sujet le plus difficile a traiter, et [)0llI‘ le f0I](l Gt POUP la f0l'l]]C‘ C ADAMUS i ' ADAM Argumentum. Serpens Evam, et Eva porro Adamum impellit _ Hd VCSCCl'l(llJl'II fI'UCl.U VBIÃU), ])OllS VBYO Gcnescl chap. ipsos tres ud totidem pœnas damnnt. SEBPENS, EVA, ADAMUS, .l©VA LE SERPENT, EVE, ADAM, JOVE Cur vetuit vos Deus vesci omni- Pourquoy vous a défendu Dieu bus ¤ arboribus pomarii? de ne manger de tous les arbres du vergier? EVA. -— Licet nobis vesci l`ruc- Evu. — Nous pouvons bien man- ‘ tibus arborum pomarii : tantum ger des fruictz des autres arbres Deus nobis iriterdixit ea arbore, du vergier : tant seulement l)ieu quœ est in medio pomario, ne ves- nous a défendu l’arbre qui est au ceremur fructu ejus, neve etiam milieu du vergier, que 'nous ne 4 attingeremus, nisi vellemus mori. mangeons de son fruict, ou mesme tastons, si nous ne voulons mourir. Sunruxs h. — Nequaquam morie- LE suiarrzivr. - Vous n’en mour- mini propterea : sed soit Deus, si rez ja pourtant. Mais Dieu sait bien comederitis de eo, tum oculos vobis que si vous en mangez, vous aurez apertum iri, atque ita vos fore tan- les yeux ouvers, et que par ainsi quam deos, scientes boni atque vous serez comme dieux, et saurez mali. bien et mal. Evix. -— Ita plane videtur, et Eva:. — Il semble bien ainsi, et ·l, Voir ci-dessus, p. S. A 2. Ave:·ti.s·semv:n!, 2° et 3**. n. Àrborum fructibus. b. Calumniarum origo, Diabolus mendacii peter, Deum ealumniutur, quasi aliud sen- Lientem quum dixerit.