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'l/lt) SÉBASTIEN CASTELLION. été alors officiellement engagée, c’était que, d’uue part, ai Neuchatel, les démelés de Farel avec l’autorité civile avaient créé une situation tres grave, qu’il importait de ne pas com- pliquer ‘, et que de l’autre, it Geneve, les Orclomzances ecclé- sz'ast2'ques,ap1·es plusieurs semaines de délibération, lliëltllêllt pas encore votées. Enfin, grace it des concessions réciproques, le texte va être soumis au Conseil des Deux-Cents, avec les modifications que le clergé accepte. On allait donc pouvoir · songer ai l’exécution, et, de toutes les questions a régler, la premiere, dans la pensée de tous, était celle des écoles. Calvin ne perd pas un jour. Des la veille du jour fixé pour i la délibération aux l)eux—Cents, il entretient le Petit Conseil des interets du college et faitune proposition qui est aussitôt accueillie : pourquoi ne pas essayer de nouveau et malgré l7É(Jl]CC subi six mois auparavant, de rappeler, pour le mettre et la tête du college, le proscrit de 1538, llilatliurin Cordier? Peut—étre les autorités de Neuchâtel se «lécideraient—elIes (1U_l0lll‘(l'l1Ul ai le laisser pa1·tir. Calvin ajouta qu’il en avait ' déja conféré avec Farel et Cordier, que le respectable péda- · gogue lui avait envoyé, en homme du métier, avec sa grande expérience et sa parfaite candeur, tout un plan idéal du col- lege tel qu`il le concevait, que ce plan, assurément trop ` beau, pourrait du moins se réaliser en partie sous une si habile direction et que, pour se l’assurer, il ne fallait reculer devant aucun sacrifice. Il n`y a pas du reste péril en la de- meure : l`école peut tres bien rester p1·ovisoirement aux mains de Castellion ’. Pour épargner au gouvernement le désagrément d’uu échec, on décide de n’envoyer une députation officielle ai Neuchatel que quand on sera sur de llacquiescement de Cor- dier et de l’agrément des autorités neucliateloises. Quelques l. Lettre de Mathurin Cordier à Calvin : « De me nihildum plaeuit fratrihus statuere, donec scilicet cxpeditum videant hoc tantœ molis negctium. » (10 septembre 15/li.) 2. Dc ces communications le secrétaire du Conseil n’inscrit cejour-la que ce sec résumé. « Marrly S novembrisiüât. Jlaystre Bastian.—0rdonne qu’il soyt retenus pour régenter aux escales; et que, s'il est possible, que l'0u aye maystre Corderius. » Mais une lettre de Calvin a Farel, trois jours après(1l nov. ·l54|, en réponse a une lettre du S), fait allusion à la négo— ciation engagée avec Cordier et lui cherche déja un remplaçant à Neuchatel; à la fin du mème mois, Calvin écrit de nouveau a l·'arel pour le presser d’arracher le consentement de Cordier (99 nov.) :« Le plan ideal qu’i| a tracé nous conviendrait ai merveille, mais nous·serions trop heureux d'en pouvoir réaliser la dixième partiei ·¤