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LE COLLÈGE DE GENEVE. 133 Elles venaient du bon Mathurin Cordier, qui, dans sa joie du rappel de Calvin, prenait l’initiative d’une démarche res- pectueuse aupres du Conseil : En pensant a vostre collège, lequel vous avez si grand désir de relever àlhonueur de D1eu,1l 1n’est venu en mémoire d’ung bon frère et hon- neste personnage, nommé Claude Badin, lequel est de présent à BourL deaulx en Gascogne, demeurant au collège de ladite ville, et la il travaille à instruyre la Jeunesse, en telle sorte que, depuis quatre ou cinq ans > qu 1l y est, 1l a faict courn· ung merveilleux bruyt touchant ledit collège ‘. 'l. Claude Budiu. ww licencié ès lois et maistre ès arts ii. s'était fait surtout une légitime · reputation comme professeur. Cordier. dans son de Corrupli sernzonis emendalione, lui em- prunte la traduction latine du proverbe français : I (lil qui d'aullruy parler vouldra, Regarde à soy : il se taira, que Claude Budin, — vir amœnissimi ingenii, ajoute Cordier, — traduit ainsi : Qui me lxedere dente vis canine. 'I`e cireumspice 2 protiuus taeebis. Voila à ma connaissance. dit M. Massebieau (Sc/lola aqullunica, p. 57), tout ce qui sub- siste de Claude Budin. Mais M. Herminjard (Vll, 505) a déja rappelé que l'0u connaît deux , opuseules de Badin. Nous en pouvons signaler trois, qui se trouvent ix la lstibliotheque _ Mnzarine : ' 'l° Cluuzlii Budini Carnulenxis epislalzr ml <:l<n·issimum poetam rcgium I·'auslum Amlerli- num, przceptorem suum quam optinze meritum, Cette longue piece (intitulée de Laudibiav Fuualinis, et nbréviativement ]·'ai¢.stina) est un éloge enthousiaste du maitre, avec toutes les hyperboles d’usago : ‘ Si pereas, moritur lingute veneranda latina: Majcstas, reliquis anteferenda honis.,. Ille est qui primus cis Alpes carmiua vexit, Quo duee jam Francos nulla Camcena latet. Tout le morceau, en dépit de ses froides allegories, éveille bien Pimpression d`uu grand m0u~ , vement scolaire et litteraire, dont le vieil humaniste italien a donne lc signal par sa parole chaude, abondante, communicative 1 lteddidit hic doetam magnu sudore jllV€l\l,l1ll`l,,.. Gymnasiuni Faustns Parrhisiense eolit... Malo etenim verbum quod vivo auditur ab ore Quam mihi plena ingens Bibliotheca foret, ete. (lteiinprime dans les Pocmuta aliquat illustrium poelurum_1·ecunti01·um, Bale, Winter, in·8, , 154i.) ' · 2" Une autre piece en vers, Epislola Claudii Budini Vullunis, Ca1·nulcn.sis, ml I-'. Fausluni Amlrclinum hac vita fimclum. lmprimebat Badius, idibus nov. MDXX (in-4). Elle est précédée d'une dédicace « Francisco Prateo, parisiensi patrieio, discipulo suo charissimo », remplir; aussi des expressions les plus vives de l'all`eetion, du dévouement, du zèle ardent d'uu maître qui se sent autant maître de morale que maître de langue : ¤ Deoseulare, ampleetare, fove in premio virtutem, mi pner, qua uihil amabilius. il Chez lui, comme chez Cordier, nous retrouvons les détails touchants par leur naïveté, les menus conseils d'un pere qui ne dedaigne pas de recommander il un garçon. probablement assez rétil aux règles de la bien- séance, « ut mundus semper vivat neque unquam se negligat ». ll envoie d'ailleurs ii cel. élève, François Duprat, son èlégie sur Faustus Audrelinus, qu’il a en portefeuille depuis un an, et il yjoint les compliments de Stéphnnion (voir ci-apres). Cette dédicace est datée; « Ex conelavi nostro Marehiane, VI Cal. Aug. MDXX », — L'el(:gie en elle—meme est plus longue qu'intéressante; c’est le remplissage ordinaire de l'epoque et de l'ec0lc. — A la suite