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STRASBOURG. CHEZ CALVIN. 1*13 secrétaire de la ville, le malheureux Lambelin, coupable surtout de favoriser le mouvement luthérien ’. Farel craignit IIUC les deux jCl1II®S p8Si.GUl‘S 110 fUSS®I\iZ ])OllI'SUiViS COHIHIO espions ou émissaires, et impliqués dans quelque proces plus , politique que religieux : il supplia Calvin de faire intervenir les autorités de Strasbourg au moins en faveur de Robert Louvat ( ui avait fait ses études a St1·asbou1· ’. Ces actives 7 démarches le sauverent e11 effet; nous le retrouvons quelques années plus tard ministre a Orbe. C’était la place de Jacques Sorel que venait occuper chez Calvin le nouvel arrivant de Lyon, ai la un de mai 4540. Il allait s’y trouver avec trois autres Français “, entrés chez Calvin peu de temps avant lui et pour le_ meme objet : Eynard Pichon, Claude Feray et Nicolas Pa1·enL. Eynard Pichon était, comme son compatriote Gaspar Car- mel, un ancien bachelier du college de Geneve exilé avec Saunier it cause de Calvin. Il n’était arrivé ii Strasbourg qu`en septembre 1539 : la « classe >> (clergé protestant) de Thonon l’avait retenu pour l’attacher a une paroisse de montagne. Sentant ce qui lui manquait encore, il avait tenu bon, vou- _ ' lant, lui aussi, acl1eve1· de s’instruire. Calvin approuva ses scrupules ‘, le reçut chez lui, le prit en estime et en affection. Nicolas Parent venait aussi de Suisse : il s’était attaché au vieux ministre aveugle de Geneve, Elie Corauld, banni avec Farel et Calvin et mort it Orbe quelques mois apres (4 oct. 1538). Il avait hérité des livres du vieux pasteur. Apres avoir passé qllôlqllû IZOIDPS EI.Llpl‘OS de F3I‘®l, l’®Ili,llOUSiE1SIllO ])Olll‘ Calvin et le désir d’étudier fr Strasbourg l’avaient décidé ii partir (février 11540) “. Calvin, qui le connaissait deja, l’ac— I. Voir la savante et curieuse etude publiée par M. Cnstan, Grmwclle cl le petit empereur de ]}esu.nç0n, dans la Ilevue historique, I, p. 78. 2. G sept. 1540, lettre de Farel a Calvin. 3, Deux jeunes gens avec qui Calvin etait tres lie, dent l`aîné snrtnut etait pour lui,depuis leurs etudes Et Bourges, un ami intime, les freres de la Fontaine, qui avaient passé quelque _ temps ix Francfort en 1539 dans son intimité et dans celle de Melanchlhon, paraissent avoir vecu chez lui à Strasbourg. « Valde fumiliuriter et amiee vixerunt mecum, major etiam cun- junctissime. » (Lettre à Viret, llerminjard, VI, 203.) Ils etaient partis nu printemps de 1540, 4, « Ubi melius fernmtus ad iniuisterium aecesserit, spero ejus operam ut magis seram ita inagis frugi ecclesia: fore. ·· (Lettre ii Fabri_ 23 sept. 1539.) · 5. « Nicolaus tui amantissimus, mire desiderio discendi captus, idque ex te ac aliis qui istic agunt, voluit istuc descendere, cui nou potui rcluetari. » (Farcl En Calvin, 6 févr. 1640.) 8