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` srimsaoune. eunz cixnvm. 101 précis de Papi1·e Masson‘ l’affirme formellement sur la foi de témoignages recueillis ài Angoulême. Calvin y aurait emmené avec lui son éleve Louis du Tillet et deux autres jeunes gens, Pierre et Bertrand Delaplace. S’appuyant sur cette donnée, quelques écrivains ont considéré comme vraisemblable un séjour de Calvin E1 Lyon, son retour de Ferrare, chez le libraire Jean Frellon, et peut—ètre un commencement de p1·o— pagande religieuse de sa part dans la société lyonnaise ’. I Quoi qu’il en soit, et en écartant même toute intervention , personnelle de Calvin, son noni dut attirer a Lyon de 1536 ii 1540 une atlentio11 croissante. Depuis l’apparition du petit livre qui, bien quanonyme, avait dupremier coup révélé un Luther fran ais les événements l'avaient malgré lui mis en 7 . C lumiere : en vain le jeune et austere théologien avait-1l fui la cour de Renée de France en vain s’était-il dérobé à la 7 renommée et même it l`action, tant il se croyait fait pour une ·vie de savant et de professeur. UI1 hasard l’avait obligé E1 passer par Geneve, et il y avait rencontré un homme qui lui parla comme lui-même parlait aux autres, d`autorité et sans réplique, au nom de Dieu et de par sa conscience. Farel lui avait enjoint de rester, et il était resté. Le professeur s`était fait apôt1·e. Et depuis deux ans on le voyait fondateur d’une Eglise, chef spirituel d’une cité qui, seule·au monde, écrasee entre de puissants royaumes, sans armée, sans territoire, S£\l1S fron- tiere, avait réussi à se fai1·e libre et travaillait maintenant it réalise1· une sorte de Republique de Platon, dont la charte était l'Institut'£0n chrétimmc. Puis soudain, au moment. ou ce rêve semblait prendre corps, survient une discorde toute théolo- . gique entre les patriotes genevois et le jeune prédicateur francais : le parti national refuse de se soumettre ài ce dic- tateur d’un nouveau genre, et Calvin est banni de Geneve. il. Ou plus exactement de son frère Jean-Baptiste. Vim Joannis Calvini auctore Pnpirio .l!as.20n0, Lmtetiœ, 1620, in-/î, V, p. 33, additio nd caput IV. « Cum vero Calvinus postea luthe- rzmze seem: in privatis. colloquiis suspieionem dedisset, nheundum eogitavit. et Ludovieum ut diseipnlum nllieiens, eum secum abduxit Lugdunum nd lthodanum indeque Genevani, et cum . eo Pctrum et Bertmndum Plateanum (ratres, ques prava opinione sua aliqunntulum infecit. Qui brevi, eo relicto, in putrium rediere. » 2. Péricuud, Notes et docurnenls, ann. 1536; Voir aussi la thèse debnccalaureat théologique de M. Eng. Moutarde, Etude liisloriqne .s·zu· la Itéfornie 1iLyon, Geneve, ISS], in·8, p. 43-41, travail consciencieux, mais qui se borne sur ce point ii des allégations un peu hnsardées. ‘