Page:Fendrich - Les Sports de la neige, 1912.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE SAUT

doit avant tout apprendre à farter. Ensuite, ne sauter que quand on est absolument calme et qu’on est maître de ses cinq sens en se souvenant qu’on est calme quand on a confiance. Enfin, ne jamais faire consécutivement plus de cinq sauts à de petits tremplins, ou de trois à de grands. Le saut épuise rapidement les forces musculaires et nerveuses. Si on est surmené, il est peu prudent de continuer, on ne peut plus réussir.


Le départ. — Le trajet de départ doit être parcouru dans une position naturelle, les skis réunis l’un à l’autre et décrivant une piste bien droite ; il faut ployer les genoux 10 ou 20 mètres avant le tremplin et amener les pointes des skis rigoureusement sur la même ligne. La marche dans cette position est peut-être moins sûre, mais elle rend possible un départ plus net et plus énergique. Il faut laisser tomber les bras simplement et ne pas arrêter la respiration, mais aspirer plutôt.

Il est inutile de tendre trop tôt tous les muscles et les nerfs au maximum et de garder cette tension inutilement. En particulier, la course les genoux ployés dès le début fatigue trop les muscles dont dépendra l’effort. Ce qu’on gagne en vitesse par cette position, étant donnée la moindre résistance de l’air, est perdu en énergie. De plus, cela nuit au tableau d’ensemble, quand on ne voit pas l’impressionnante préparation du saut et la flexion préparatoire.


Le saut. — En approchant du tremplin, on s’assurera encore une fois que les pieds sont fortement accolés. Un saut, les pieds écartés, peut avoir des conséquences fatales ; on ploiera les genoux encore plus qu’au départ et on portera le haut du corps très en avant. Peu avant l’arête, d’un effort subit et énergique on redressera tout le corps, sans attirer les genoux à soi une fois en l’air, comme dans le saut ordinaire. Le moment exact de ce mouvement ne peut être indiqué, il faut qu’il soit instinctif et sûr et résultant de l’observation la plus attentive. Si on saute au moment voulu, le corps est droit comme un I, à l’instant où il vole par-dessus le tremplin.

Ce qu’il y a de plus difficile à vaincre, c’est le besoin instinctif de se pencher en arrière en sautant. Si on cède à cette tentation

( 111 )