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mets que voici ont été réunis ici à ton intention ; mange tout, tu me feras périr ensuite. » Le Vetâla Agni, ayant entendu ces paroles, absorba tous les mets accumulés, et, satisfait du roi, lui dit : « je suis extrêmement (content et) bien disposé pour toi, je te donne ce pays d’Avantî ; sois au premier rang et goûte les jouissances ; seulement, prépare-moi tous les jours un repas semblable. » À ces mots, le Vetâla Agni quitta ce lieu pour retourner dans sa demeure.

Le matin, le roi, après avoir rempli ses devoirs, se rendit au conseil. En le voyant, les conseillers et autres se dirent en eux-mêmes : « Puisqu’il a pu échapper au Vetâla Agni, ce sera assurément un grand homme. » Ayant donc fait cette réflexion dans leur esprit, ils témoignèrent au roi un grand respect, se montrèrent pleins d’attention (pour lui), puis se livrèrent à leurs occupations respectives.

Le roi, ayant, par crainte et par amour, rendu ses ministres et les autres dociles à ses ordres, accomplissait l’œuvre de la royauté conformément au code politique et pénal[1].

  1. Nîti-çâstra (livre de la politique ou de la morale) et Danda-çâstra (livre du châtiment).