Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un pèlerinage aux étangs sacrés. En conséquence, il donna des ordres pour qu’on fît tous les préparatifs et approvisionnements nécessaires, et continua de siéger.

« Sur ces entrefaites, un Sannyasî fourbe et trompeur, qui était matérialiste et prétendait qu’on ne devait s’en rapporter qu’au témoignage des yeux, arriva dans le conseil et s’approcha (du trône) ; il était vêtu d’une peau d’antilope noire. Il dit au roi : Hé ! grand roi, pourquoi fait-on tous ces préparatifs ? — Je vais faire un pèlerinage aux étangs, répondit le roi ; c’est pour cela qu’on fait tous ces préparatifs. — Le matérialiste reprit : Qu’est-ce que les étangs ? Et pourquoi faire un pèlerinage aux étangs ? — Les étangs, répondit le roi, ce sont le Gange et tous les autres (amas d’eau). Quand on s’y baigne, et qu’on y fait d’autres cérémonies, on acquiert des mérites. Le Svarga appartient à quiconque aspire au fruit de ces mérites. Celui qui n’atteint pas à ce fruit obtient (du moins) la purification de l’esprit, et progressivement, par l’accoutumance, la connaissance de la vérité et, par suite, la délivrance.

« Le sophiste, après avoir entendu ces paroles, poussa un immense éclat de rire et