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variés en prose et en vers, puis s’assit sur le siège que le roi lui offrit.

« Le roi adressa au pandit cette question : Ô pandit, dans quel Çâstra es-tu particulièrement versé ? — Dans le Jyoti-çâstra, répondit le pandit. — Parle, reprit le roi, qu’arrivera-t-il cette année dans mon royaume ? — Cette année, grand roi, répondit le pandit, il y aura une grande famine. — Dans mes états, reprit le roi, il n’y aucune transgression du Nîti-çâstra, il n’y a pas même l’apparence de l’injustice : les créatures ne sont pas opprimées, même en songe ; il n’y a aucune espèce d’opposition à l’accomplissement des actions vertueuses ; il n’y a ni injures aux brahmanes, ni violences contre les créatures, ni châtiments injustes, ni recherche de ce qui n’est pas bien, ni conduite mauvaise, ni brisement des images des divinités, ni cause d’inquiétude pour les gens de bien, ni transgression des lois établies par les Çâstras ; rien de tout cela n’existe dans mes états : pourquoi donc y aurait-il une famine ? — Le pandit répondit : Celui qui donne tous les ordres est la suprême autorité. Or, voici ce que déclare le Jyoti-çâstra : si la planète Saturne, ayant brisé le char de Rohinî, vient dans le