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un potier qui venait à l’étang pour en extraire de l’argile. Nous voyant excessivement troublés, il fit dans cet étang un trou qu’il remplit d’eau et où il nous garda : ce procédé nous sauva la vie. Quelque temps après, nous, les cinq poissons, nous devînmes cinq Yaxas et le potier devint le roi Jayaçekhara. Comme il nous avait rendu service dans une existence précédente, nous lui avons témoigné notre reconnaissance pour ses bons offices en le faisant roi de ce pays. Qu’il jouisse avec toi de la royauté sans épines. — Après avoir prononcé ces paroles, les cinq Yaxas retournèrent dans leur demeure. »

« Le roi Vikramâditya ajouta : Eh ! yogî, ce qui doit arriver nécessairement ne sera changé en aucune manière ; que peuvent les efforts de l’homme ? — Le yogî répondit : Eh ! grand roi, ce que tu as dit est contraire au Nîti-Çâstra. D’après le Nîti-Çâstra, l’homme qui fait des efforts incessants est le meilleur. Dire : ce qui doit arriver arrivera, ce qui ne doit pas arriver n’arrivera pas, quelques efforts que l’on fasse, c’est parler en homme vil ; car aucun acte n’est en dehors du but que l’homme peut atteindre, et celui qui se vante d’être inactif est méprisable. Il