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un déguisement et fit ses dévotions mentales à sa divinité préférée. Après quoi, au milieu de la nuit, le roi Vikramâditya, faisant l’anjali[1], dit : Hé ! divinité, après m’être humilié devant toi, je te le déclare : que cette divinité, qui ne se rassasie qu’en buvant le sang d’un sacrifice humain, boive mon sang et soit satisfaite ! — À ces mots, il se coupa la tête. Aussitôt la divinité remit la tête sur le corps et dit : Hé ! roi, je suis propice envers toi ; demande (moi) ce que tu désires. — Le roi répondit : Hé ! divinité, si tu es contente de moi, remplis donc ce lac d’eau pour rendre service à tous les êtres ! — La divinité reprit : Ô Vikramâditya, ta fidélité au devoir est extrême ; je t’accorde cette faveur. — À ces mots, elle disparut, et le roi retourna dans son pays.

« Le (lendemain) matin, les gens du pays de Kâçmir furent bien surpris de voir le lac plein d’eau. »

La septième figure ajouta : « Hé ! roi Bhoja, voilà comment le roi Vikramâditya rendait service à tous les êtres : si tu as une qualité semblable, tu es digne de t’asseoir sur ce

  1. Voir pages 46 (note 4) et 58 (l. 6 et 7).