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l’Agrahâyana, le Pausha, le Mâgha, le Phâlguna, le Caitra, sont les mois dont la série forme l’année : voilà cent années semblables à celle-là que je me livre à des mortifications sans que la divinité me soit favorable. » — À l’ouïe de ce discours, le roi fit la réflexion suivante : « J’ai beau veiller sur mon corps, la mort n’en est pas moins certaine : si je quittais la vie pour rendre service à mon semblable, ce serait, certes, une mort excellente ! » — Après avoir délibéré de la sorte, le roi adressa dans son cœur une méditation à la divinité, et prit son épée : il allait se trancher la tête quand la divinité se montra soudain, saisit la main du roi et dit : « Ne te coupe pas la tête. Je suis contente de toi : fais-moi une demande à ton choix. » — Le roi répondit : « Hé ! bienheureuse, ce Yogî s’est livré pendant longtemps à des mortifications et tu ne lui as pas été favorable, tandis que pour moi tu t’es montrée favorable immédiatement : d’où vient cela ? » — La déesse répondit : « Auguste Vikramâditya, telle qu’est la méditation à l’égard des mantras, des étangs consacrés, de la divinité, du médecin, du guru, tel est l’accomplissement : je n’ai jamais été, de la part de ce Sannyâsi,