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reste, pour lui, n’est rien. Ce méchant yogî, pour réaliser son seul bien-être, est prêt à causer des maux infinis à une foule de gens et n’hésite pas à se lancer dans les mauvaises actions. C’est ainsi que les fous, poussés par la convoitise, font le mal pendant toute une existence en vue d’un avantage quelconque ; après quoi, recueillant le fruit du mal, ils endurent, pendant plus de mille naissances, diverses espèces de douleurs. Les méchants auraient beau être plongés dans une mer de pureté, ils ne renonceraient pas à leur méchanceté ; de même que les serpents qui boivent constamment du lait dans la mer de lait, ne vomissent jamais l’amrita et ne lancent que leur venin. Toutefois, comme le venin du serpent peut être dompté par des Mantras et de grandes Aushadhis, ainsi, en conformant leur conduite aux prescriptions des livres de morale (Nîti-çâstra), les méchants peuvent diminuer leur méchanceté. Mais ce yogî est d’une méchanceté extrême ; le devoir d’un roi est de le tuer. — Cette détermination prise, il s’élança, le glaive à la main, et trancha la tête du yogî. À peine cette tête fut-elle coupée qu’un homme d’or apparut, loua la majesté