Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

don au roi et s’en alla dans sa demeure.

Le lendemain matin, les conseillers apprirent cette histoire de la bouche du roi ; puis, s’étant bien rendu compte de ce qu’il était, ils réunirent une grande assemblée solennelle et procédèrent au sacre du roi. Le monarque ainsi sacré goûtait les jouissances de la royauté sans (en sentir) les épines.

Sur ces entrefaites, un jour, un yogî vint et dit au roi : Ô grand roi, si tu veux bien ne pas repousser brutalement ma demande, j’ai une requête à te présenter. Le roi répondit : Ô yogî, désires-tu toutes les richesses que je possède et même ma vie ? Que ton désir soit rempli ; je ferai tout ce que tu veux. — Le yogî reprit : J’ai certaines cérémonies funèbres à accomplir ; sois mon assistant ! — Le roi accepta. Alors le yogî, le prenant avec soi, se rendit au cimetière. Quand ils y furent arrivés, le yogî dit : Ô roi, à deux Kroça d’ici, il y a, dans un arbre Çinçapa, un mort attaché ; apporte-le-moi promptement. — Après avoir ainsi chargé le roi d’apporter le cadavre, il se tint à l’est du cimetière sur le bord de la rivière Gharghâ, murmurant des mantras à l’autel de l’auguste (déesse) Kâlikâ. Le roi, arrivé près