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Les Villes Mogholes

trous de balles, s’écroulent d’année en année. L’un est très vieux, le visage ridé, la taille courbée par les années ; il explique au jeune homme qui l’accompagne les positions respectives des assiégés et des assiégeants ; un éclair de haine brille dans son regard et éclaire sa physionomie féline en lui désignant la place où les Musulmans furent repoussés par les renforts britanniques. Ils restent un long instant immobiles, rêveurs, évoquant sans doute la destinée qui aurait pu leur être meilleure ; puis le jeune homme coupe une branche de bougainvilliers violet, encadrant joliment une lucarne dans la muraille, il la baise et la cache dans son turban. Ils s’en vont et le vieux gardien chuchotte en me les montrant « Nabab Saheb’s brother ». Le frère du dernier roi d’Oudh.