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qui cherchent l’amour, le râle rauque et sourd des fauves rôdant au travers des fourrés, le fluide invisible qui court dans les nerfs des femmes qui dansent quand la musique ronfle et quand monte la volupté. Le cœur secret du monde bat en tumulte et régulièrement dans les foules qui passent sous d’impénétrables rameaux, qu’elles chantent toutes ensemble ou se préparent au massacre, à la fête, à la mort, à la justice, à la construction des palais. Et, dans cet ordre intérieur qui donne à ces symphonies sculpturales tant de force rythmique, tout cependant s’interpénètre sans arrêt. La transmigration des penseurs de l’Inde frémit à même le rocher. Des formes animales, des formes végétales passent les unes dans les autres, des lianes germent en figures, des reptiles, des pieds, des mains fleurissent en fleurs de lotus. Mais qu’importe ! L’univers luxuriant est bon, puisque le visage divin de celui qui console apparaît derrière chaque feuille, puisqu’il aima jusqu’aux serpents. Les