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LE GOLFE SAINT-LAURENT.


To Dead-man’s Isle, in the eye of the blast,
To Dead-man’s Isle she speeds her fast,
By skeleton shapes her sails are furl’d,
And the hand that steers is not of this world !

Oh ! hurry thee on — oh ! hurry thee on,
Thou terrible bark ! ere the night be gone ;
Nor let morning look on so foul a sight
As would blanch for ever her rosy light !


Ami, vois-tu là-bas, sous ce nuage sombre,
Cet étrange vaisseau qui s’avance dans l’ombre,
Et qu’un souffle inconnu fait bondir sur les eaux ?
D’un vent mystérieux ses voiles semblent pleines !
Et pourtant les zéphires retiennent leurs haleines :
Dans un calme profond au loin dorment les flots.

Qu’a-t-il donc à son bord ce vaisseau des ténèbres ?
Il porte du tombeau tous les signes funèbres ;
Un silence de mort sur les ondes le suit.
Seul un glas triste et lent parfois s’y fait entendre,
Avec un battement des voiles que fait pendre
L’humide pesanteur des brumes de la nuit.

Au milieu des rochers de la stérile plage
Gisent des os blanchis, jetés par le naufrage,
Sous les brouillards épais du sombre Labrador.