Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
SABHA-PARVA.

à la tête des multitudes de guerriers, qui combattent sur des chars, c’est un jeune Arjourna. 2665.

» S’il arrive que je me rencontre avec lui sur un champ de bataille, il est très-sûr que je ne pourrai sauver ma vie : est-il pour moi, fils de Kourou, une autre infortune plus grande, plus profonde sur la terre ! 2666.

» Dhrishtadyoumna est la mort de Drona ! » ce mot est répandu en tous lieux. Il est célèbre et même déjà plus que célèbre dans le monde comme l’êètre destiné à me donner la mort. 2667.

» Sans doute ce temps suprême arrive à cause de toi. Hâtez-vous ! Que cette félicité n’ait point ainsi la durée d’un moment ! Que ce plaisir ne soit pas aussi fugitif que l’ombre fraîche d’un palmier ! Célébrez de grands sacrifices, goûtez les plaisirs, faites des largesses : dans quatorze années à compter d’aujourd’hui, vous serez enveloppés d’un vaste carnage ! »

À ces paroles de Drona, le roi Dhritarâshtra fit cette réponse : 2668-2669-2670.

« Il fut dit à propos par leur oncle et père : « Kshattri, fais revenir les fils de Pândou ; et si, reçus d’un accueil hospitalier, ils ne s’abstiennent pas, que mes fils jouissent de leur fortune, armes, chars et fantassins ! » 2671.

Vaîçampâyana dit, continuant sa narration :

Quand les Pândouides furent partis, vaincus au jeu, pour les forêts, le souci, puissant roi, s’empara du vieux Dhritarâshtra. 2672.

Sandjaya dit alors au souverain des hommes assis, rêveur, poussant des soupirs, roulant mainte et mainte pensée dans son cœur : 2673.

« Après que le suzerain de la terre a réuni dans ses