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SABHA-PARVA.

» Au moment où ces princes héroïques sortaient ainsi de la ville, qui tire son nom des éléphants, un éclair jaillit d’un ciel sans nuage et la terre fut agitée d’un tremblement. 2646-2647.

» Le soleil fut voilé par une éclipse, dans un temps, où la lune ne se trouvait pas à l’un ou l’autre point de ses nœuds, un météore igné décrivit un pradakshina autour de la ville^et s’évanouit. 2648.

» Des carnassiers, des vautours, des chacals, des corneilles hurlèrent, glapirent, croassèrent sur les tchaîtyas, les temples des Dieux, les remparts et les palais. 2649.

» Tels se manifestèrent ces grands, ces inéluctables prodiges, annonçant la perte des Bharatides, sire, dans les mauvaises inspirations de tes conseils ! » 2650.

Tandis que le roi Dhritaràshtra, sire, et le sage Vidoura s’entretenaient ainsi dans le palais, Nârada, environné des Maharshis, parut soudain au milieu de la salle, en face des princes de Kourou et prononça ces effrayantes paroles :

« Dans quatorze ans, à compter de ce jour, tous les Kourouides, qui sont ici, périront, grâce à la faute de Douryodhana, écrasés par la force de Bhîma et d’Arjourna ! » 2651-2652-2653.

À peine eut-il articulé ces mots, le plus saint des Dévarshis, éclatant de l’immense beauté, qu’il tenait de Brahma, son père, remonta légèrement au ciel et disparut. 2654.

Ensuite Douryodhana, Kama et Çakouni même, le fils de Soubala, rendirent hommage à Drona et lui offrirent la souveraineté du monde connu ou Dwîpa ! 2655.

Alors celui-ci dit à l’irascible Douryodhana, à Douççâsana, à Krana, à tous les Bharathides : 2656.