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LE MAHA-BHARATA.

était sûre à tel point, certes ! après la mort de Pândou, je ne fusse pas revenue du mont Çataçringa dans la ville, qui tire son nom des éléphants ! 2600.

» Heureux fut votre père, à mon sentiment, lui, qui, riche de sacrifices et de pénitences, fit goûter à son désir du ciel les douceurs du Swarga avant qu’il eut éprouvé les soucis, que donnent les fils ! 2601.

» Heureuse de toute manière fut, à mon sentiment, la noble, la vertueuse Mâdrî, versée dans les choses, où l’on ne peut s’élever par les sens, elle, qui entra dans la voie supérieure à celles d’ici-bas ! 2602.

» Elle, qui m’a vaincue par la volupté, par son intelligence, par sa voie céleste ! Honte à cet amour, que j’ai eu, de la vie ! Honte à moi, qui ai les chagrins en partage ! 2603.

» Je ne vous abandonnerai pas, ma fille, aujourd’hui que le malheur vous accable, vous chéris et bons ; je m’en irai dans les bois avec vous. Ah ! Krishna ! Pourquoi m’abandonnes-tu dans ton dévouement à cet exil temporaire et qui n’est pas le juste devoir. Brahma n’a point fixé ici le terme de ma vie : est-ce par négligence ? Mais la vie ne m’abandonne pas ? 2604-2605.

» Ah, Krishna ! où es-tu, frère puîné de Sankarshana, toi, qui habitais à Dwârakâ ? Pourquoi ne sauves-tu pas de la peine, et moi, et ces héros, les plus grands des hommes ? 2606.

« Tu sauves les hommes, dit-on, s’ils tournent leur pensée vers toi, qui n’a pas eu de commencement et qui n’auras pas de fin ! » Comment cette vérité devient-elle aujourd’hui un mot, qui n’a plus de sens ? 2607.

» Voici des hommes, qui suivent les pas de l’héroïsme,