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LE MAHA-BHARATA.

comment pourrai-je broyer ces esprits aveugles, comme je briserais le Mérou ? » 1413.

Il réfléchit un moment, arrêta ce qui était à faire et adressa immédiatement ces paroles à Bhîmaséna : 1414.

« Il en est ainsi que tu l’as dit, Bharatide aux longs bras : mais pèse attentivement cette autre parole de moi. 1415.

» Des opérations, grandement coupables, entreprises seulement par la violence, causent du trouble, homme, qui possèdes le talent de parler, fils de Bharata. 1416.

» Mais les choses réussissent, quand elles sont bien délibérées, bien pensées, bien conduites, bien faites ; et la fortune, guerrier aux longs bras, décrit autour d’elles un pradakshina. 1417.

» Quant à l’entreprise, que par légèreté seulement, enivré par l’orgueil de ta force, tu juges utile de prendre en main, écoute-moi ici. 1418.

» Bhoûriçravas, Cala et le vigoureux Djalasandha, Bhîshma, Drona, Karna, et le robuste fils de Drona, 1419.

» Les Dhritarâshtrides inaffrontables, Douryodhana à leur tête, sont tous consommés dans les armes, et la mort suit continuellement leurs pas. 1420.

» Les rois et les princes, que nous avons affligés, ont pris de l’affection pour les Kourouides et tous ils ont embrassé leur parti. 1421.

» Dévoués au bien de Douryodhana, mais non ainsi à notre égard, remplis de force et les trésors pleins, ils déploieront leurs efforts dans les combats avec leurs bataillons, leurs ministres et leurs fils en faveur de l’armée Kourouide. Ces héros, comblés entièrement de biens et de jouissances, honorés surtout par Douryodhana, feront