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VANA-PARVA.

» Si le devoir, observé par ceux, qui pratiquent le devoir, ne porte aucun fruit, la conséquence, femme vertueuse, c’est que ce monde est plongé dans une déshonorante obscurité. 1184.

» Alors qui que ce soit des hommes ne gagnera plus de richesses, n’acquerra plus de science, ne s’absorbera plus dans la divinité suprême, et mènera la vie des brutes.

» Il n’y a plus ni mortifications, ni esprit de continence, ni sacrifices, ni lecture des Védas, ni aumône, ni droiture, si toutes ces choses n’ont aucun fruit 1185-1186.

» Ceux-ci, ceux-là et les autres n’observeront plus le devoir : il y aura une immense déception, si les cérémonies ne doivent porter aucun fruit. 1187.

» Les Rakshasas, les Gandharvas, les Asouras, les rishis, les Dieux et même les Içvaras, quel mobile, s’ils n’ont plus d’égard pour le devoir, auront-ils de leurs actions ? 1188.

» S’ils remplissent le devoir, Krishna, c’est qu’ils ont reconnu sans doute un créateur, qui donnera sa récompense à leur bonne action t tel est le bonheur éternel.

» La vertu n’est donc pas sans fruit, le vice porte donc également son fruit ; et c’est ainsi que l’on voit des fruits venus aux sciences et aux mortifications. 1189-1190.

» Considère ta naissance, comme je l’ai ouï dire, Krishnâ. Tu sais même comment est né l’auguste Dhrishtadyoumna. 1191.

» Cette image est suffisante ici. Le sage obtient le fruit de ses œuvres : il est content même d’une petite récompense. 1192.

» Les ignorants et les insensés ne sont pas même satisfaits d’une grande. Il n’y a pour eux rien, qui naisse du