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LE MAHA-BHARATA.

Kountî, reconnaissant que c’était l’instant propice, s’approcha d’eux et leur tint ce langage, qui les ressuscita, pour ainsi dire, comme l’ambroisie rend la vie à des morts : 6204.

« Quelle est la cause de cette douleur ? je désire la connaître dans la vérité. Instruite, je l’écarterai de vous, s’il est possible de l’écarter. » 6205.

« Ces paroles sont de celles, qui siéent aux gens de bien, femme riche en pénitences, lui répondit le brahme : mais une main humaine n’est pas capable d’écarter cette douleur. 6206.

» Près de cette ville habite le Rakshasa Vaka, le vigoureux monarque de la cité et des campagnes. 6207.

» C’est un anthropophage, engraissé de chair humaine I Ce Rakshasa à l’âme méchante, plein de vigueur, ce puissant monarque des Asouras défend jour et nuit la campagne, la ville et toute la contrée : aussi n’avons-nous à craindre, ni le tchakra d’un ennemi ni aucune des créatures. 6208-6209.

» Une tonne de riz, deux buffles et un homme pour ses repas journaliers, c’est la solde, qu’on doit lui payer ; il vient les prendre et s’en va. 6210.

» Tous les hommes tour à tour contribuent à sa nourriture ; mais les années en s’accumulant ont rendu la cotisation difficile relativement à sa pitance d’hommes. 6211.

» En tous lieux, où certains habitants s’efforcent de se dérober à l’impôt, ce Rakshasa les tue et les mange avec leurs épouses et leurs fils. 6212.

» Ce roi à l’intelligence étroite dans sa maison de bambous ne met pas en pratique la science du gouvernement ; il n’y dirige pas son zèle à trouver quelque moyen d’as-