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LE MAHA-BHARATA.

» Celui, qui joue, n’étant plus maître de soi-même, perd, à mon avis, son bien comme dans un rêve. Que le jeune prince de Kourou ne s’écarte pas de ce devoir en écoutant ta parole du roi de Gândhdra, son oncle ! 2397-2398.

Douryodhana de répéter ;

« Je m’en rapporte à la parole de Bhîmaséna, comme à celle d’Arjouna, comme à celle de ces deux jumeaux eux-mêmes. S’ils disent, Yajnasénî, qu’Youddhishthira n’était pas ton maître, je t’affranchis en conséquence de l’esclavage ! » 2399.

» Avant ce jour, c’était le magnanime Dharmarâdja, le fils de Kountî, répondit Arjouna, qui était le maître dans notre maison ; mais de qui est-il maître, sachez-le tous, rejetons de Kourou, l’homme, qui a perdu jusqu’à sa personne ? » 2400.

Alors sous le toit du roi Dhritarâshtra et dans la chapelle du feu, sire, un chacal glapit, et de tous côtés les ânes de répondre avec les oiseaux sinistres mêmes à ses hauts cris. 2401.

Vidoura, qui savait la vérité des choses, et le fils de Soubala entendirent ce bruit épouvantable. Bhîshma, Drona et le savant Gautamide s’écrièrent : « Le ciel détourne l’augure ! le ciel détourne l’augure ! » 2402.

À la vue de ces effrayants présages, Gândhârî et le sage Vidoura les annoncent tristement au roi et celui-ci dit alors ces paroles : 2403.

« Tu m’as tué, stupide Douryodhana, toi, qui ne rougis pas d’apostropher une femme dans l’assemblée des princes de Kourou et surtout, homme mal élevé, Draâupadi, la vertueuse épouse ! » 2404.