Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/595

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
573
SABHA-PARVA.

gagné sa personne, la nôtre fut gagnée avec elle ! 2373.

» Certes ! il ne saurait m’échapper l’homme, qui, vivant, touchant la terre du pied, soumis à la condition des mortels, osa souiller de sa main ces cheveux de Pântchâlî ! 2374.

» Voyez ces bras ronds et longs comme deux massues ! Çatakratou lui-même, s’il tombait au milieu d’eux, ne pourrait s’en débarrasser. 2375.

» Enchaîné par les liens du devoir, empêché par le respect, qu’Youddh shthira m’impose, et retenu par Arjouna, je n’en ferai pas sentir l’étreinte. 2376.

» Mais si Dharmarâdja me lâchait comme un lion sur de viles gazelles, j’aurais bientôt mis en pièces avec mes seules mains pour épée ces infâmes Dhritarâshtrides ! »

Alors Bhishma, Drona et Vidoura même lui dirent : « Supporte cela ! Tout repose de cette manière en toi ! » 2377-2378.

Karna dit :

« Trois hommes dans cette assemblée possèdent assurément ; Bhîshma, Vidoura et le précepteur des Kourouides ; mais ceux qui disent qu’Youddhishthira, le plus méchant des hommes, possède encore quelque chose, sont des gens, qui désirent la richesse et n’ont rien à dépenser ! 2379.

» Trois personnes assurément ne possèdent rien : l’esclave, un fils et la femme sous la loi du mari. L’épouse de l’esclave est toute la richesse de l’esclave, noble dame au vil maître. 2380.

» Entrée dans la cour de notre suzerain, aime-le : c’est là ce qui te reste à faire, sache-le. Tes maîtres, fille de rot, sont les fils de Dhritarâshtra, non les fils de Kountî.