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LE MAHA-BHARATA.

dans un conseil, ne veut pas répondre à une question, mange la moitié du fruit, qui est dû au mensonge. 2312.

» Mais celui, qui, éclairé sur le devoir et venu dans un conseil, répond à la demande, en faussant la vérité, obtient le fruit entier, réservé à l’imposteur : telle est la décision. 2313.

» On raconte à ce sujet une antique histoire, l’entretien de Prahlâda avec l’anachorète, fils d’Angiras. 2314.

» Ce nommé Prahlâda était le roi des Daîtyas, il se déclara dans la poursuite d’une jeune fille contre Virotchana, son fils, en faveur de Soudhanvan, de qui Angiras était le père. 2315.

« Je suis le meilleur ! » disait l’un : « Je suis le meilleur ! » redisait l’autre, tous deux par le désir de posséder la jeune fille : de là, si l’on en croit la renommée, naquit la division entre ces deux hommes, enflammés d’amour.

» Il s’éleva sur cette question un litige, qu’ils soumirent au jugement de Prahlâda : « Qui de nous deux, lui dirent-ils, vaut le mieux ? réponds sans mensonge à cette demande. » 2316-2317.

» Effrayé de la contestation, il regarda Soudhanvan, et celui-ci, flamboyant comme le bâton de Brahma, lui dit avec colère : 2318.

« Si tu parles avec un mensonge, Prahlâda, ou si tu ne parles pas, le Dieu, qui tient la foudre, te fera sauter la tête en cent morceaux d’un coup de son tonnerre ! » 2310.

» À ces mots de Soudhanvan, le Daîtya, tremblant comme la feuille du figuier sacré, s’en alla consulter Kaçyapa à la grande vigueur : 2320.

» Toi, qui es ici la science du devoir asourique et divin, lui dit Prahlâda, écoute, vertueux anachorète, une diffi-