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SABHA-PARVA.

À l’ouïe de ces terribles paroles, qui produisirent une horripilation d’épouvante, tous de blâmer le Dhritarâshtride et de combler à l’envi Bhîmaséna de leurs hommages. 2303.

Après qu’il eut amoncelé au milieu de la salle un amas de vêtements, Douççâsana, fatigué d’arracher, s’assit enfin couvert de honte. 2804.

À la vue de l’indigne état, où se trouvaient les fils de Kountî, les rois, qui formaient l’assemblée, de crier avec un bruit épouvantable : « Oh ! honte ! oh ! pudeur ! »

« Les Kourouides n’ont pas répondu à la question ! » s’écriaient les hommes vertueux, jetant le blâme au Dhritarâshtride. 2305-2306.

Ensuite, après qu’il eut élevé ses bras afin de ramener les assistants au silence, Vidoura, à qui tous les devoirs étaient bien connus, prit la parole en ces termes : 2307.

« Draâupadî a fait une question et s’est mise à fondre en larmes comme une abandonnée ; mais les membres de l’assemblée n’ont pas répondu à cette demande : le devoir fut donc alors foulé aux pieds. 2308.

» Car le malheureux vient dans une assemblée comme un feu allumé, et les assistants l’appaisent en versant sur l’incendie la vérité du devoir. 2309.

» Un homme bien né répondra toujours dans la vérité à une demande touchant le devoir. Que tous ceux, qui ont ici secoué le joug de l’amour et de la haine, répondent à la question. 2310.

» Rois puissants, Vikarna tout à l’heure vous a posé la question, comme doit la poser un homme de science. Que vos majestés répondent suivant leur opinion. 2311.

» Tout homme, qui, éclairé sur le devoir et siégeant