Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/574

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
552
LE MAHA-BHARATA.

toujours dans la bouche des hommes sans pudeur. 2194.

» Le fils de Dhritarâshtra n’aperçoit pas cette porte flexueuse, bien effrayante du Naraka, où les Kourouides en grand nombre le suivront avec Douççâsana, quand l’astre du jeu sera levé davantage sur l’horizon. 2196.

» La citrouille est submergée, le caillou surnage, le navire s’égare continuellement sur les eaux ! L’insensé roi, fils de Dhritarâshtra, ferme son oreille à mon langage présenté sous des formes bien séantes ! 2196.

» L’avarice augmente et l’on refuse de prêter l’oreille aux sages paroles des amis, quoique revêtues de formes convenables : de là va naître la mort des Kourouides, une épouvantable destruction, qui enlèvera tout ! » 2197.

« Honte soit au fils de la femme esclave ! » dit le fils de Dhritarâshtra, enivré d’orgueil ; et, voyant Prâtikàmi dans la salle, il lui jeta cet ordre au milieu des plus nobles personnages ; 2198.

« Prâtikâmi, amène ici la Draâupadi ! Tu ne crains pas les fils de Pândou ; mais ce Kshattri en a peur, et toujours en dispute avec moi, il n’est pas fort désireux de mon agrandissement. » 2199.

À peine eut-il entendu ces paroles du roi, le cocher Prâtikâmi se mit en route d’un pied rapide ; il entra dans le gynœcée comme un chien dans la cour des lions ; et s’approcha de la royale épouse des Pândouides. 2200.

« Draâupadî, lui dit l’envoyé, Youddhishthira, l’esprit aliéné par l’ivresse du jeu, t’a perdue dans une partie, qui fut gagnée par Douryodhana. Viens donc au palais de Dhritarâshtra ; j’ai mission de t’y conduire, Yajnasénî. »

« Comment peux-tu, Prâtikâmi, fit-elle, parler de cette manière ? Quel fils de roi pourrait jouer son épouse ? Il