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LE MAHA-BHARATA.

padî, sera mon enjeu : je le joue contre le tien, fils de Soubala ! » 2179.

À peine le sage Dharmarâdja eut-il articulé ces paroles, les vieillards de l’assemblée s’écrièrent : « Oh honte ! oh malheur ! » 2180.

La compagnie des rois fut troublée, les soucis naquirent dans leur âme, la douleur saisit Bhîshma, Drona, Knpa et les autres. 2181.

Vidoura prit sa tête dans ses mains et le visage penché à terre, semblable à un homme expiré, il resta sur son siège plongé dans ses réflexions et poussant des soupirs comme un serpent. 2182.

Dhritarâshtra, le poil hérissé, ne put conserver la sérénité de son âme et demanda mainte et mainte fois : « Qui a perdu ? Qui a perdu ? » 2183.

Karna, Douççâsana et ses frères de témoigner leur joie ; mais l’eau des larmes tomba des yeux à tous les autres assistants. 2184.

À l’aveugle, qui avait adressé cette question, le Soubalide victorieux, ayant compté les points et ramassé les dés, répondit avec la fureur d’un homme ivre : « C’est encore Youddhishthira qui a perdu ! » 2185.

Douryodhana de s’écrier :

« Allons, Kshattri ! Amène promptement ici l’épouse bien-aimée des fils de Pàndou, leur estimée Draâupadi ! Qu’elle descende à l’officine des laveuses de vaisselle et qu’elle reste là parmi les servantes, cette femme d’une vicieuse nature ! » 2186.

« Insensé, répondit Vidoura, tu viens de prononcer une mauvaise parole bien digne de toi ! La mort t’a déjà lié de