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SABHA-PARVA.

Youddhishthira de continuer ;

« Voici Sahadéva, qui enseigne les vertus dans ce monde, où il est parvenu au titre de pandit : je le joue contre loi, comme s’il m’était odieux, ce frère, que j’aime et qui ne mérite pas de subir les chances d’un enjeu ! »

À ces mots, Çakouni, résolu dans sa mauvaise foi, s’aide encore de la tricherie, jette les dés et lui dit : « Tu as perdu ! » 2155-2156.

« Sire, observa le Soubalide ; je t’ai gagné ces deux fils de Mâdrî ; mais Bhîmaséna et Dhanandjaya sont, je pense, d’un plus grand poids à tes yeux. » 2157.

Youddhishthira lui répondit :

« Tu suis la voie de l’injustice, sans doute, puisque tu détournes tes yeux des convenances, toi, imprudent, qui veux semer la division entre nous, dont les cœurs sont parfaitement unis. » 2158.

» L’homme ivre tombe dans un trou ; l’homme, qui marche étourdiment, heurte l’homme, qui se tient immobile, repartit Çakouni. Tu es l’aîné, sire, et le plus grand de tes frères : hommage à toi, prince des Bharatides ! 2159.

» Les joueurs voient en songe, tels que des gens ivres, et non comme s’ils étaient éveillés, Youddhishthira, les choses, dont ils gémissent, quand ils jouent, » 2160.

« Voici le resplendissant fils de roi, Phâlgouna, le vainqueur des ennemis, celui qui, dans une bataille, nous conduit à sa rive ultérieure, comme un navire ! lui dit Youddhishthira. Je mets pour mon enjeu contre le tien ce héros du monde, qui ne mérite pas ce traitement. » 2161.

À ces mots, Çakouni, résolu dans sa mauvaise foi, s’aide encore de la tricherie, jette les dés et lui dit : « Tu as perdu ! 2162.