Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/555

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
533
SABHA-PARVA.

flexion sur la tricherie, qui a la connaissance des règles, qui n’est pas troublé dans les coups, que font naître les dés, est un homme d’une vaste intelligence : celui, qui sait le jeu, est capable de tout supporter dans les fonctions de la royauté. 2036.

» Avec le jeu des dés, on peut triompher d’un ennemi ! Nous ne sommes coupables de rien ici, fils de Prithâ. Jouons, prince ; n’y mets pas d’hésitation ! Propose ton enjeu ; ne tarde pas davantage ! » 2037.

Youddhishthira lui répondit :

« Le célèbre Asita-Dévala, le plus saint des anachorètes, qui sans cesse parcourt ces portes du monde, a parlé de cette manière : 2038.

« Le jeu avec tricherie est un crime à l’égard de ses partenaire. On peut aimer la victoire dans im combat loyal ; mais ce qui est autre chose n’est pas jeu ! 2039.

» Les Aryas ne font pas de barbarisme, quand ils parlent ; il n’agissent pas en fascinant les yeux. Un combat droit, honnête, c’est ie devoir d’un homme de bien ! »

» Nos efforts ont pour but de nous procurer les moyens de faire aux brahmes le plus de largesses qu’il nous est possible. Ainsi, puisses-tu ne pas nous gagner ces richesses, Çakouni, par les plus grands et les plus forts des jeux ! 2040-2041.

» Je n’aime ni les plaisirs, ni les richesses avec la tricherie : l’habitude de tricher n’est pas honorée dans un joueur ! » 2042.

Çakouni lui répondit :

» Le brahme instruit vient trouver les brahmes instruits, Youddhishthira, avec le désir de remporter une victoire ; le savant se rend chez les ignorants, et ce n’est point appelé de la tricherie. 2043.