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LE MAHA-BHARATA.

mités du monde se trouvent çà et là dans le palais d’Youddhishthira. 1805.

« Celui-ci est l’aîné ; il doit être aussi le plus grand ! » s’est dit Youddhishthira ; et, d’après cette pensée, monarque des hommes, il m’honora en me confiant la charge de recevoir ses pierreries. 1806.

» On n’en vit jamais un autre parmi les plus dignes de l’arghya ; et dans cette mer de pierreries, qui inonde ses palais, on n’aperçoit, fils de Bharata, aucune rive ultérieure. 1807.

» Mes mains ne suffisaient pas à recevoir ces trésors ; enfin, elles s’arrêtèrent, fatiguées de recueillir ces richesses apportées des plus lointains pays. 1808.

» Je vis un lac de lotus aux feuilles de crystal, qui semblait rempli d’eau, mais qui trompait l’œil, auguste Bharatide, avec les diamants, que l’architecte Maya avait retirés du Vindousara. 1809.

» Je retroussai ma robe afin de ne point la mouiller et Ventre-de-Loup s’est moqué de moi, qui n’ai pas de pierreries et qu’une telle supériorité d’abondance chez mon ennemi avait rendu comme fou ! 1810.

» Si, dans ce moment, je l’avais pu, roi des hommes, j’aurais tué Ventre-de-Loup ; mais, si je tentais l’entreprise de renverser Bhîma, nous irions tous, ce n’est pas douteux, sur le chemin par où s’en est allé Çiçoupâla ! Ces railleries de mon ennemi, elles me brûlent, fils de Bharata ! 1811-1812.

» Ensuite, je vis un vrai lac, embelli par de vrai lotus, et croyant que c’était, comme l’autre, une salle de diamants, je suis tombé dans l’eau, puissant monarque !

» Krishna alors et le fils de Prithâ ont ri de moi avec un