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SABHA-PARVA.

Kountî, cette éblouissante prospérité, d’où vient ma pâleur.

» En voyant ma propre faiblesse à côté des forces accrues de mes ennemis ; en voyant au fils de Kounti cette haute fortune, qu’on ne pourrait voir en nul autre, je suis devenu pâle, abattu, jaune et maigre. J’ai vu Youddhishthira nourrir quatre-vingt-huit mille pères de familles initiés, à chacun desquels obéissent trente servantes ! Dix mille autres mangent toujours dans le palais d’Youddhishthira une nourriture excellente, servie sur des plats d’or. Ils sont assis sur les peaux noires, vertes et rouges des cerfs et des gazelles. 1739-1740-1741-1742-1743.

» Le roi de Kâmbodje lui a envoyé par centaines et par milliers les plus riches couvertures pour ses femmes et ses fils, pour ses chevaux et ses éléphants. 1744.

» Trente milliers de cavales et de chamelles errent dans ses prairies. Les rois, chargés de leurs tributs, ont afflué de compagnie au palais du puissant monarque. 1745.

Les maîtres de la terre avaient apporté en masse, roi de la terre, leurs gemmes de maintes sortes dans l’éminent sacrifice du fils de Kountî. 1746.

» Nulle part je n’ai vu ou n’ai ouï dire une agglomération de richesses telle qu’on la vit au sacrifice du sage fils de Pândou. 1747.

» Depuis que j’ai vu cette multitude infinie de richesses, que possède mon ennemi, ma pensée en est sans cesse occupée, souverain des hommes ; et je ne puis goûter un moment de joie. 1748.

» Des brahmes, des bâtadhânas, des propriétaires de troupeaux, chargés de tributs évalués à trois kharvas[1],

  1. Dix millions de millions.