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SABHA-PARVA.

Lorsqu’il vit son ami l’âme troublée : « Douryodhana, lui dit Çakouni, tu marches, poussant des soupirs : d’où vient la cause de ta peine ? » 1682.

Douryodhana lui fit cette réponse :

« C’est de voir, conquise par la puissance des armes du magnanime Arjouna, la terre entièrement soumise à Youddhishthira, 1683.

» C’est pour avoir vu, frère de ma mère, le sacrifice du fils de Prithâ devenu aussi grand que celui d’Indra à la splendeur éclatante. 1684.

» Depuis lors, plein de colère, consumé jour et nuit, je ressemble au faible ruisseau, qui se tarit dans la saison où reviennent les mois de Çoutchi et de Çakra. 1685.

» Vois ! Çiçoupâla est tombé sous le bras du plus grand des Yadouides ; et il n’existait pas dans ce monde un homme capable de suivre ses pas ! 1686.

» Les rois, qui avaient supporté l’offense, consumés par le feu sorti des Pândouides ! Quel homme peut endurer cela ? 1687.

» Le Vasoudévide a fait et la vigueur des magnanimes fils de Pândou a complété cet acte barbare ! 1688.

» Ainsi, s’étant chargés de pierreries en toutes les espèces, les rois sont allés vers le roi fils de Kountî, comme des vassaux, qui apportent des tributs. 1689.

» Quand je vis, dans le fils de Pândou, une fortune élevée à tel point et, pour ainsi dire, flamboyante, je tombai sous la puissance de la colère, et je brûle d’une manière que je n’ai jamais éprouvée ! » 1690,

Après qu’il eut, sous l’empire de telles idées, arrêté sa résolution, Douryodhana, brûlé comme par le feu, adressa de nouveau ces paroles au roi du Gândhâra : 1691.