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SABHA-PARVA.

dans les mondes et chez les Dieux l’adorable Kéçava ! 1395-1396.

» Mais Çiçoupâla est un jeune homme, qui ne réfléchit pas : c’est pourquoi il parle ainsi de Krishna en tous lieux et sans fin. 1397.

« L’homme, qui sonderait avec intelligence la hauteur du devoir, ne verrait, certes ! pas le devoir avec les mêmes yeux que ce roi de Tchédi. 1398.

» Toutefois, parmi les rois magnanimes, jeunes hommes ou vieillards, qui ne juge pas Krishna digne et qui n’est disposé même à lui rendre ses hommages ? 1399.

» Mais veuille bien faire ce qu’exige la droite raison, au sujet de cet honneur peu accessible, que Çiçoupâla, sire, a l’ambition d’atteindre. » 1400.

Ces paroles dites, Bhîshma à la grande vigueur se tut ; et Sahadéva aussitôt d’articuler cette réponse au langage rempli de sens : 1401.

« Le roi, qui parmi vous ne peut supporter que j’aie honoré Krishna à la valeur sans mesure, Kéçava, le Dieu, qui immola Kéçi, je lui mettrai ce pied sur la tête au milieu de tous les hommes forts. Qu’il réponde avec une vigueur égale à celle dont j’ai parlé ! 1402-1403.

» Que les rois sages, quels qu’ils soient ici, conviennent qu’Atchyouta était digne de l’arghya, que nous avons honoré celui, qui méritait l’honneur, le gourou, le père, l’instituteur du monde ! » 1404.

Aucun de ces rois, intelligents et sages, ou orgueilleux et forts, n’articula un seul mot à la vue de ce pied, donné en spectacle à leurs yeux. 1405.

Soudain, une pluie de fleurs tomba du ciel sur la tête de Sahadéva, et des voix, sorties de formes invisibles.