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LE MAHA-BHARATA.

es la cause du vent, tu es uni toujours à tous les êtres animés, purifie-moi par la vérité ! 1152.

» Ainsi t’exalté-je avec dévotion et d’une âme pure ; donne-moi, adorable Agni, la satisfaction, la science, la nourriture et la bienveillance ! » 1153.

Quiconque, sacrifiant, reprit Vaîçampâyana, récite cet hymne éternel d’Agni, toujours dompté, toujours au sein de l’abondance, est lavé de tous ses péchés ! 1154.

« Messager de l’offrande, continua le fils de Mâdrî, il ne te sied pas de mettre obstacle au sacrifice ! » À ces mots, Sahadéva étendit sur la terre un lit de kouças.

Le tigre des hommes s’y assit suivant le rite, enfant de Bharata, en face du feu et sous les yeux de son armée, hors d’elle-même par la crainte. 1155-1156.

Mais le feu n’abandonna point celle-ci, comme la mer ne quitte pas son rivage. Alors, s’approchant de lui, Agni tint ce langage, que précédait une caresse, au rejeton de Kourou, à Sahadéva, le roi des hommes : « Lève-toi ! lève-toi, descendant de Kourou ! c’est une épreuve, que j’ai voulu faire. 1157-1158.

» Je connais entièrement le projet, dont vous êtes occupés, toi et le fils d’Yama. Mais je dois protéger cette ville aussi long-temps qu’elle portera un fils dans la famille du roi Nîla. Je ferai cependant, ô le plus vertueux des Bharatides, ce que désire ton cœur. » 1159-1160.

Alors s’étant levé d’une âme joyeuse, les mains réunies au front et la tête inclinée, le fils de Mâdrî adressa, chef des Bharatides, son hommage au feu. 1161.

Quand le feu eut cessé de brûler, le roi Nîla, par l’ordre d’Agni, se rendit auprès du fils de Pândou, et celui-ci le combla ainsi des mêmes honneurs. 1162.