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LE MAHA-BHARATA.

Ces magnanimes combattirent de cette manière treize jours ; enfin, le quatorzième, la fatigue força le Magadhain à quitter la partie. 918-919.

Quand Djanârdana, sire, vit le roi tellement accablé de lassitude, il adressa à Bhîmaséna aux terribles exploits ces paroles, qui semblaient renfermer un conseil ; 920.

« Il n’est pas reçu, fils de Kountî, qu’on profite de la fatigue de l’ennemi pour l’accabler dans un combat ; car l’homme tout épuisé de fatigue doit perdre nécessairement la vie. 921.

» Il faut donc laisser, fils de Kountî, respirer le monarque ; ensuite combats avec lui, noble Bharatide, à la force des bras. » 922.

À ces mots de Krishna et voyant quelle était la situation du roi, le Pândouide, immolateur des héros ennemis, tourna son esprit à la pensée de tuer Djarâsandha. 923.

Alors, ce rejeton de Kourou, Vikraudara, le plus fort des forts, alluma sa colère pour triompher de l’adversaire, qui n’était pas encore vaincu. 924.

Bhîma, s’élevant donc à une grande pensée dans son désir de tuer Djarâsandha, tint ce langage à Krishna l’Yadouide : 926.

« line convient pas, tigre d’Yadou, que j’épargne la vie de ce méchant, alors qu’il tient encore l’extrémité de son vêtement relevée pour le combat ! » 926.

Il dit, et l’héroïque Krishna de lui répondre ainsi, le stimulant par le désir de voir Djarâsandha morti : 927.

« Montre-nous donc, Bhîma, ce qu’il y a de vigueur en Djarâsandha, combien supérieure est ta destinée, et quelle est ta force, égale à celle du Vent, ton père ! » 928.