Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
LE MAHA-BHARATA.

irons au Paradis goûter la récompense de ce dévouement à la défense de nos pères ! » 685.

« Krishna, dit Youddhishthira, qui est ce Djarâsandha ? Quelle est donc la force, quel est donc l’héroïsme de cet homme, qui put mettre sa main sur toi, semblable au feu, et ne fut pas brûlé comme une sauterelle ? » 686.

« Écoute, sire, lui répondit l’adorable Krishna, quelle est la vigueur, quel est le courage de ce Djarâsandha, et comment nous lui avons toujours pardonné les offenses, qu’il a commises nombre de fois envers nous. 687.

» Il fut un roi puissant, orgueilleux des batailles, qu’avaient livrées ses trois armées complètes ; il s’appelait Vrihadratha ; il était le souverain du Magadha. 688.

» Doué de beauté, plein de vigueur, chéri de la fortune, incomparable en courage, le corps toujours sanctifié par les cérémonies initiatoires des sacrifices, il semblait un autre Çatakratou. 689.

» Semblable au soleil pour la splendeur, équipollent à la terre pour la puissance de porter, image d’Yama, le Dieu de la mort dans sa colère, il égalait en richesses le fils de Viçravana. 690.

» Tels que les rayons du soleil remplissent la terre, telle, ô le plus vertueux des rejetons de Bharata, elle était remplie entièrement|des vertus, qu’il avait héritées de sa famille. 691.

» Ce prince à la grande vaillance, auguste Bharatide, épousa deux filles jumelles du roi de Kâçi, opulentes de richesses et de beauté. 692.

» Ce prince fit alors en présence de ses deux femmes ce serment, qui l’engageait envers l’une et l’autre : « Je n’aurai jamais d’autre amour que vous ! » 693.